L’année dernière, le gouvernement belge a pris des décisions radicales concernant notre parc automobile. Ils misent beaucoup sur les voitures électriques, ce qui pose bien sûr certains problèmes. Le déploiement de ces initiatives est techniquement réalisable, mais il nécessitera un effort important, y compris de la part des entreprises. Comment votre entreprise peut-elle en tirer parti ?
La situation actuelle
Au 1er août 2021 , 40 851 voitures électriques étaient immatriculées en Belgique, soit environ 0,69 % de notre parc total. Ce chiffre aura déjà augmenté, mais l’explosion des inscriptions ne s’est pas encore produite. Quand on sait que seules les voitures électriques pourront être immatriculées à partir de 2029, une autre évolution nous attend.
Actuellement, notre réseau électrique peut gérer le nombre actuel de voitures, mais une croissance soudaine des voitures électriques pourrait surcharger ce réseau. Chez le gestionnaire de réseau Fluvius, on nous dit que cette évolution peut parfaitement être prise en compte par notre réseau électrique, moyennant quelques efforts. Björn Verdoodt déclare ce qui suit : “Bien sûr, ce n’est pas une nouvelle histoire non plus. Nous sommes déjà en train de moderniser le réseau électrique aujourd’hui.”
Chez le fournisseur d’énergie et de carburant DATS 24, ils sont plus critiques. Ils ressentent la différence entre la réalité et la perception. “Il est essentiel de partager des informations correctes et réalistes avec les entreprises et les citoyens. C’est une tâche pour l’industrie, mais aussi pour le gouvernement. Aujourd’hui, cela fait quelque peu défaut”, déclare Raf Flebus, directeur de l’unité commerciale de DATS 24. “Nous sommes convaincus que tous ceux qui sont bien informés choisiront consciemment une voiture plus propre.”

Comment la Belgique réagit-elle à ces changements ?
Il est clair que notre réseau électrique a besoin de changements. Les responsables politiques ont décidé que les véhicules commerciaux devront tous être électriques à partir de 2026. En outre, seuls les véhicules électriques pourront être immatriculés à partir de 2029. “C’est pourquoi nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un plan d’action qui définira comment nous entendons faire face à cette accélération attendue”, explique M. Verdoodt de Fluvius.
Jusqu’à la fin de l’année dernière, le plan d’investissement de Fluvius prévoyait un million de voitures électriques d’ici 2030. Toutefois, ce plan devra être mis à jour. Plus d’un million de voitures électriques feront partie de la flotte belge. Par conséquent, Fluvius va accélérer le rythme des investissements.
“Le succès de l’évolution dans les années à venir dépend de la façon dont notre société traite le réseau électrique”, explique M. Verdoodt. Toutes les voitures électriques en Belgique ne pourront pas se recharger en même temps. Verdoodt a dit que nous ne devrions pas compter sur cela non plus et que cela ne fait pas partie des objectifs de Fluvius. Ils veulent miser sur le compteur numérique et le nouveau tarif de capacité, associés à des logiciels intelligents. De cette manière, ils veulent pouvoir répartir suffisamment la consommation d’électricité. Selon eux, c’est ainsi que nous pouvons, en tant que société, réduire le coût de cet investissement.
À quoi ressemblera notre consommation ? Fluvius estime qu’environ 70 % de la recharge se fera à domicile. DATS 24 estime que cette part est plus faible, à environ 60%. Mais les deux s’accordent à dire que la recharge à domicile sera la plus populaire.
Cependant, cela ne peut pas tout prendre en compte. Les personnes vivant en ville, par exemple, ne pourront pas recharger aussi facilement chez elles. Il est donc nécessaire qu’il y ait suffisamment de bornes de recharge publiques. Ceux-ci devront absorber environ 10 à 20% de l’ensemble des charges. Le gouvernement s’est fixé pour objectif d’installer 30 000 bornes de recharge publiques d’ici 2025. Cependant, cet objectif semble lointain aujourd’hui.
Le reste de la recharge des voitures électriques sera pris en charge par les entreprises. Des stations de recharge semi-publiques seront nécessaires pour soutenir ce virage écologique. Comment votre entreprise peut-elle en tirer parti ?
Comment votre entreprise peut-elle tirer parti de ce changement ?
Les bornes de recharge semi-publiques joueront un rôle important dans la transition vers un parc de véhicules électriques. On estime qu’environ 20 % des créneaux de chargement seront remplis de cette manière. Les pôles de charge dans les parcs d’activités ou les parkings de supermarchés semblent également s’accélérer. Le groupe Colruyt a déjà annoncé qu’en collaboration avec DATS 24, il triplera le nombre de points de charge dans les parkings des magasins d’ici un an. Ils passeront donc de 340 à 1 000 points de charge semi-publics.
À partir de 2026, tous les véhicules commerciaux devront être électriques, il peut être judicieux pour votre entreprise de parier sur cette évolution. En mettant à la disposition de vos employés des bornes de recharge semi-publiques, vous pouvez contribuer à réduire la pression sur notre réseau électrique.
Avec le prochain tarif de capacité, cela pourrait également être intéressant sur le plan financier. Lorsque vous donnez à votre personnel la possibilité de recharger la voiture pendant qu’il travaille, vous pouvez contribuer à réduire les pics de consommation d’électricité. Lorsque l’on sait que 10% des coûts de distribution seront facturés lorsque l’on provoque des pics sur le réseau électrique, cela peut être financièrement intéressant.
